En cette période où enfin les festivals font florès, votre serviteur et mon petit photographe attitré nous sommes rendus au pittoresque Rock In Montcul situé en périphérie de la capitale des Gaules. Le site niché au fond de la campagne de Colombier Saugnieu est aménagé parfaitement par l’équipe de bénévoles et pourrait contenir un nombre vingt fois plus conséquent de festivaliers. En tout cas félicitations aux organisateurs qui proposeront au public deux scènes: une principale et une autre plus modeste en taille. Elle seront utilisées par les groupes en alternance.

Les Lyonnais de DESTINITY ont l’honneur d’ouvrir les hostilités à domicile sur la scène principale. Forts de leur excellent dernier album qui a dû résonner dans de nombreuses chaumières métalliques les rhône-alpins déclinent désormais une musique alliant death mélo furieux et parties agressives parfaitement maitrisées. Très modernes et entraînants les titres s’enchaînent de manière fluide et enthousiasment l’assistance qui se fait encore maigre. Nous ressortons convaincus de cette prestation d’une quarantaine de minutes trop courte à mon goût.

On passe à la scène plus modeste avec cette fois-ci METALLIQUOI emmené par un YouTuber (Hubert) qui réalise des podcasts didactiques sur le metal et le rock’n’roll. Musicien de profession, il est également acteur puisque figurant dans la série Kaamellot. Vous l’aurez compris on attaque la partie « déconne » du festival puisqu’une partie importante des formations proposées en cette chaude soirée de juillet aborderont ce style, qui je l’avoue n’est pas celui que je préfère dans notre musique de prédilection. C’est bien exécuté mais je ne suis pas très emballé par un set qui a peut attirer mon attention.

Retour sur la scène principale avec une autre « célébrité » et là c’est Dedo l’humoriste métalleux qui s’est fait connaître du public grâce au Jamel Comedy Club. Le barbu/chevelu reprend les codes qui ont fait le succès d’Ultra Vomit en légèrement moins bien à mon sens. Le set est plus appuyé sur les vannes incessantes qui fusent toutes les cinq secondes. Là encore même si certains apprécient, je suis dubitatif quant à l’opportunité d’un tel projet.

On repart sur la scène 2 avec THE ROADIES OF THE D… avec un tribute band à TENACIOUS D (« The Pics of Destiny », le film avec Jack Black et Kyle Gass). Alors que dire…moi qui ne suis pas un grand fan des Tributes qui pour moi sont l’antithèse de la création musicale, je ne vois pas grand intérêt à cette prestation. Un pur show de remplissage selon moi…

MUSHROOMHEAD lui a quelques similitudes aussi bien scéniquement que musicalement avec Slipknot. Assez industriel par ses rythmiques et caverneux par son chant leurs influences musicales sont extrêmement variées et leur genre évolue entre le metal alternatif, le rock alternatif, le rock gothique et le nu métal. Je dois avouer que peu amateur du style je fus assez séduit par ce show qui en pourra avoir convaincu les plus septiques.

OPIUM DU PEUPLE réinvestit la petite scène avec sa bonne humeur et son show expansif. Leur crédo à eux est le punk rock qui reprend des chansons de variétés à la sauce « destroy » chère aux Sex Pistols. On apprécie sur quelques titres mais rapidement la magie se fait moindre et mis à part le côté divertissant on peut être gagnée par la lassitude. Sympathique mais pas marquant pour le moins.

DRAGONFORCE le gros morceau de la soirée débarque sur la grande scène avec des décors imposants symbolisés par deux énormes consoles de jeux vidéo qui projettent des images en corrélation avec les titres. Les Anglais qui existent depuis une grosse vingtaine d’années maîtrisent sur le bout des doigts leurs différents morceaux. Le leader indéboulonnable Herman Li se paye le luxe de communiquer en Français avec l’assistance. Le guitariste « atomique » nous exhorte à l’interpeller dans la langue de Molière lorsque l’on le croise, lassé que tout le monde lui parle en Anglais. DRAGONFORCE est passé expert dans un style qui leur est propre: le heavy speed métal gorgé de riffs supersoniques.

Je peux concevoir que pour les allergiques à leur prestation le style puisse paraître indigeste, mais lorsque l’on fait partie des aficionados c’est un régal que d’écouter ses musiciens aussi techniques que talentueux. Notons que le chanteur quant à lui commença avec une voix un peu en retrait des instruments, mais assez rapidement le tour de chauffe passé il donnera toute sa plénitude à ses cordes vocales. En tout état de cause DRAGONFORCE est au sommet de sa forme malgré son line-up structurellement fluctuant. Show réussi dans toutes ses dimensions.

NANOWAR OF STEEL repart dans les délires parodiques. Après le démonstration de DRAGONFORCE les Italiens ont bien du mal à rivaliser. On retombe clairement de quelques niveaux et je dois bien constater que ce groupe déclenche chez moi peu d’intérêt malgré un public qui leur fait une ovation sans doute faciliter par l’absorption de jus de houblon!

LORDI les lauréats de l’Eurovision 2006 fermeront les hostilités avec leurs costumes extravagants. De suite je remarque qu’à mon humble avis que le show est poussif. Les titres ne sonnent que très peu hard rock et confinent parfois à une impression d’écouter de la pop légèrement électrisée. Une tête d’affiche qui fait si peu d’effet est quand même regrettable. Pendant que les titres s’enchaînent la tension ne remonte pas et on se prend à comparer les deux prestations avec celle de DRAGONFORCE et on est bien à des années-lumière au niveau qualitatif. Pour la première fois que je voyais en « live » les grandguignols Finlandais on en peut pas dire que cela sera inoubliable…

Il est temps de quitter le site et de faire un bilan du phénix PLANE ‘R FEST 2022. L’organisation est impeccable (justes mesdames et messieurs flécher l’accès du festoche parce que sans GPS trouver le site en plein champ au milieu de nulle part relève d’un participant à « la carte au trésor » ahahaha!), le metal market et les stands de restauration sont conséquents, les groupes se plaisent à jouer dans ce cadre et cerise sur le gâteau le soleil brillait rendant la soirée douce à souhait. Une deuxième soirée avait lieu le lendemain avec notamment Lacuna Coil et Sepultura nos emplois du temps de ministres ne nous ont pas permis de nous y rendre. Un grand merci à Tarik de Mediatone pour les accréditations et à Laurent notre photographe pour les photos!

Evildead

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Kaosguards boss

Un passionné de metal complètement fou qui joue des coudes à tous les concerts.