Valence, 29 Mars 2025

C’est une première dans la saison culturelle de la ville de Valence : une soirée metal !
Organisée en partenariat avec l’association Crestoise « La Boite en Metal », bien connue des Drômois pour organiser notamment le festival Bridge to Hell, cette soirée exceptionnelle a réuni Moran Magal, Båkü et Klone dans le magnifique théâtre à l’italienne de la ville de Valence.
Précisons d’entrée que la soirée est complète depuis près de 2 mois, ce qui montre l’engouement pour ce style de musique autant que la qualité de l’affiche proposée.

Dès l’entrée du théâtre, le ton est donné, avec un stand de merchandising et un stand de l’association permettants d’acheter quelques souvenirs, un bar pour se rafraichir (avec toujours les cocktails à base Clairette de Die, qui rencontrent un franc succès), mais surtout l’affiche définitive de la prochaine édition du festival Bridge to Hell qui aura lieu les 12 et 13 Septembre à Crest (nous aurons bien entendu l’opportunité d’y revenir prochainement).

Quant à la salle du théâtre, elle est tout simplement magnifique avec ses grands balcons et ses dorures. Le metal, plus habitué des salles obscures et du public debout, va avoir ce soir l’opportunité de se présenter au plus grand nombre, car si l’on compte de nombreux amateurs de musique saturée dans la salle, on dénombre aussi beaucoup de curieux et de novices en la matière.

Après une courte introduction par Eric, l’un des deux co-présidents de l’association, la soirée commence en douceur avec l’Israélienne Moran Magal, artiste complète qui est à la fois autrice, compositrice, arrangeuse, pianiste et chanteuse.

Active depuis 2009, elle propose une musique brassant de nombreuses influences, du rock au metal en passant par le folk et la musique progressive.
Ce soir, c’est en solo avec son piano qu’elle se produit, et dès les premières notes, la magie opère sur le public nombreux et attentif.

Alternant compositions originales et reprises de classiques du metal (System of a down, etc), s’accompagnant parfois d’une loopstation, Moran Magal, visiblement ravie d’être là, communique volontiers avec le public, précisant que c’est sa toute première date en France.

Elle quitte la scène après 45 minutes agréables qui constituent une belle entrée en matière pour la soirée.
L’air de rien, Klone fait maintenant partie des vétérans de la scène avec ses 25 ans de carrière et ses 10 albums.
Le groupe, originaire de Poitiers, propose un rock/metal progressif de haute tenue, dans la veine de Porcupine Tree.
C’est vers 21h30 que le Klone prend possession de la scène, et capte immédiatement l’attention du public. Il faut dire que les musiciens, rompus à l’exercice de la scène, sont très à l’aise et parfaitement en place.

Le niveau technique est très élevé, chaque instrument ayant son terrain d’expression. Mention spéciale à l’excellent batteur Morgan Berthet, d’une fluidité et d’une précision impressionnants, ainsi qu’au chanteur Yann Ligner, vocaliste de tout premier plan (son timbre évoque Sting, notamment sur l’introduction de « Immersion »), capable d’atteindre des notes aiguës avec aisance avant de rugir quand c’est nécessaire.

Les chansons s’enchainent sans temps morts mais avec de nombreux temps forts (« Sad and slow », le pont de « Meanwhile », etc), et quand, à 22h30, vient l’heure de la fin du concert, le groupe reçoit une standing ovation méritée de la part de tout le théâtre.

Il y a fort à parier que de nombreuses personnes auront découvert Klone ce soir, et il ne fait aucun doute que la musique riche, classieuse et élégante du groupe aura conquis de nouveaux adeptes.
Place ensuite aux locaux de l’étape, les valentinois de Båkü, qui montent sur scène peu après 23h00.
Changement d’ambiance radical avec la musique de Båkü, puisque le quintet propose un post-hardcore sombre et puissant.

Auteurs d’un premier album fraichement sorti (« Soma ») mais chaudement accueilli de part ses nombreuses qualités, les musiciens prennent possession de la scène et installent peu à peu une transe hypnotique et entêtante auprès des spectateurs.
Daniel (guitare, chant, machines) est surélevé au centre de la scène, ce qui renforce le côté solennel de la musique.

Mais le vrai plus, c’est la présence d’une danseuse couchée au milieu des musiciens, et qui va, tout au long de ce set intense, « habiller » le metal de Båkü de sa danse organique et habitée, renforçant par ses mouvements tantôt gracieux, tantôt convulsifs, le côté hypnotique de ce metal intense et rampant.
L’image la plus marquante intervient en milieu de concert, lorsque tous les musiciens se retrouvent autour de la danseuse, projetant sur elle un mur de son. Frisson garanti…

Le groupe quitte la scène après une heure d’un concert dense et puissant qui aura marqué les esprits.
A la fin de la soirée, de nombreux spectateurs échangent ensemble autour d’un verre, chacun évoquant les différentes émotions ressenties lors de cette soirée originale.
Ceux pour qui c’était le premier contact avec le metal, notamment, partagent leurs ressentis dans une ambiance décontractée.
Bravo à la ville de Valence, à l’équipe technique et à l’association La Boite en Metal ainsi qu’à ses bénévoles pour l’organisation de cette soirée très réussie.
De nombreux spectateurs attendent d’ailleurs une deuxième édition l’année prochaine !

En attendant, rendez-vous en Septembre pour une cinquième édition du Bridge to Hell qui s’annonce rien moins qu’exceptionnelle !

Vega
(crédits photos : Vyking / Violene Gallois / Vega)