Båkü.
Un nom énigmatique pour un groupe qui ne l’est pas moins. Composé de Daniel (voix guitare synths, sampler), Thomas (guitare), Mathieu (guitare), Yoan (basse), et David (batterie), le combo valentinois de post métal vient de sortir son premier ep sobrement intitulé « Båkü EP », chroniqué en ces pages il ya peu de temps (pour les retardataires, la chronique est par ici).

Nous avons voulu en savoir plus sur ce groupe prometteur.

Entretien exclusif !

1- Salut à tous ! Première question classique mais incontournable : pouvez-vous nous présenter le groupe et son histoire ?

Le groupe se nomme Båkü, il est composé de 5 personnes formant une seule et même créature.
1 chant, machines, moog, 3 guitares, 1 basse, 1 batterie forment le Båkü. Le groupe s’est formé en 2021 et vient de sortir son premier EP cette année.

2- Que signifie le nom « Båkü », et pourquoi ce choix ? Et question subsidiaire, comment le prononcez-vous ?
Dans le folklore japonais, BAKU est une divinité surnaturelle connue pour sa capacité à se nourrir des cauchemars. Son nom vient du chinois « Baihu » qui veut dire tigre blanc, il est décrit comme une créature chimérique avec une tête d’éléphant, un corps de lion et une queue de serpent. Il s’agit d’un Yokaï (créature surnaturelle dans le folklore japonais, équivalent d’un esprit ou d’un fantôme, NDLR), le protecteur du sommeil, l’endormissement favorise son épanouissement. L’univers du groupe Båkü correspond bien à ce côté onirique entre obscurité et lumière tant au niveau des morceaux que de la mise en scène.
Le « ü » se prononce « ou ».

3- Comment définissez-vous votre musique ?

Le post metal !

4- Quelles sont vos influences musicales ?

« Neurosis », « Cult of luna », ou encore « Amen Ra ». « Year of no light » pour le côté français et « Envy » pour le côté écorché vif.

5- Vous venez de sortir votre premier EP au début de l’été 2023. Avant d’en parler plus en détail, comment se sont passés sa conception et son enregistrement ?

L’enregistrement a eu lieu au Mistral Palace (salle de concert à Valence dans la Drôme, d’où est originaire le groupe). Il a été réalisé par nos soins, tous en même temps dans la même pièce afin de conserver l’énergie live du groupe. Les voix ont bien sûr été enregistrées séparément. La prise de son a été assurée par notre chanteur/guitare Dan tandis que le mix/mastering par Fréderic Pellerin au Studio Magneto pour une petite touche canadienne.

6- Qui compose et écrit au sein du groupe ? Est-ce un effort collectif ?

La composition est un effort collectif, Båkü est une entité qui rassemble 5 personnes, cela se ressent également dans la composition où chacun de nous apporte ses influences.

7- Ce premier ep comporte une intro et une outro assez courtes ainsi que 3 titres pour près d’une demi-heure de musique, soit des morceaux oscillants entre 7 et 10 minutes ! Pourquoi une durée aussi longue pour les morceaux, et est-ce une démarche consciente ?

La durée des morceaux est une caractéristique typique du post métal, cela nous permet d’apporter de la lenteur à notre musique, d’y insuffler de l’émotion, de prendre le temps de développer le propos artistique. Chaque partie devient alors un mouvement musical et non plus une mesure simplement métrique.
Ainsi, un effet de transe avec le public se produit lors des concerts de Båkü.

8- Les trois chansons de l’ep se nomment « Opposite 1 », « Opposite 2 », et « Opposite 5 ».
Question bête : où sont passées les chansons « Opposite 3 » et « Opposite 4 » ?!

« Opposite 3 » et « Opposite 4 » existent pour le moment uniquement en live lors de nos concerts, elles ont vocation à être enregistrés pour l’album à venir (on a hâte de poser une oreille dessus, NDLR !).

9- Plus sérieusement, pourquoi avoir choisi de nommer toutes les chansons de la même manière ? Y a t’il un concept derrière la musique de l’ep ?

L’EP, tout comme notre live, peut être perçu comme un seul et même morceau qui te fais traverser différents états…le Båkü passe du sommeil à l’éveil puis au réveil.

10- Je vous ai vus récemment au festival Bridge to Hell de Crest (26), et j’ai été surpris car vous avez donné le concert directement dans la fosse, au milieu du public.
Je sais que vous proposez également une configuration plus classique sur scène, mais je dois avouer avoir été très impressionné par la ferveur du public autour du groupe lorsque vous jouez dans la fosse.
Qui a eu l’idée de cette configuration, et laquelle préférez-vous pour les concerts ?

Nous aimons définir Båkü comme un groupe de fossoyeurs qui vient creuser au plus profond de toi pour te faire ressentir différentes émotions. Nous préférons largement jouer en fosse car le concert de Båkü a été construit pour cette configuration (placement des amplis, placement des musiciens, espace pour le public).
Par ailleurs cette installation nous permet de créer une connexion très particulière avec le public en proximité pour partager la même énergie. Le but est de vivre cet instant ensemble en 360°, tu n’as pas un seul point de vision cela est multiple car nous sommes 5, tu es englobé dans le processus puisque tu en fais partie, tu ne peux pas te défiler tu dois le ressentir avec nous.

Nous maîtrisons mieux l’obscurité et le silence lorsque nous sommes en fosse, sur scène tout est férocement exposé. Au final ce qui nous terrifie, c’est qu’il n’y ait plus une seule part d’ombre pour le Båkü.
Nous ne délaissons pas pour autant les concerts sur scène, car nous avons pensé à un véritable show light avec projections lorsque nous sommes obligés d’y jouer par contraintes techniques.

11- Et maintenant, quel avenir pour Båkü? Un album est-il dans les tuyaux ?

L’avenir à court terme sont les concerts de Båkü (DAY OFF à la radio Sol FM ou la Paloma SMAC de Nîmes par exemple) que vous pouvez facilement retrouver sur notre bandcamp.
A moyen terme nous allons développer le stand merch avec des t-shirts notamment.
Enfin la sortie d’un album (avec les 5 morceaux Opposite !) qui s’intitulera SOMA est en cours de construction sur le plus long terme (merci de cette révélation, NDLR!).

12- Vous êtes originaires de Valence et des environs. Comment trouvez-vous la scène rock et metal de la Drôme ?

Nous en profitons pour passer le bonjour à tous ceux avec qui on a déjà partagé la scène, ce fût à chaque fois un réel plaisir de vivre ces instants, de faire vibrer la scène locale et le public aux sons du métal. Merci aux programmateurs de salles qui nous accueillent et font l’effort de proposer des concerts avec une autre formule que sur scène, EN FOSSE !
Nous avons également la chance d’avoir un festival comme le Bridge to Hell sur notre territoire et ça c’est vraiment très positif !

13- Pour finir, une question qui me tient à cœur. Avez-vous des groupes ou artistes que vous aimeriez nous faire découvrir ?

Le solo de notre chanteur intitulé Abîm : https://soundcloud.com/abim
Un projet monocéphale où les synthés analogiques se croisent aux guitares pour être détruits par le traitement digital. L’émotion restant le seul guide.

14- Merci pour vos réponses ! Je vous laisse le mot de la fin pour les lecteurs de KAOSGUARDS !

« Il fait si noir que seules les paroles sont lumière » Tristan TZARA

Retrouvez et soutenez Båkü en visitant sa page Bandcamp ici.

Vega

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Kaosguards boss

Un passionné de metal complètement fou qui joue des coudes à tous les concerts.