On continue notre voyage à travers les méandres du temps qui seront visités avec le DARK MEDIEVAL FEST 2023. KAOSGUARDS est allé interroger une des formations à l’affiche et pas des moindres puisqu’il s’agit de BOISSON DIVINE. Auteur de trois albums, la formation du Gers nous fait partager son univers, sa passion et aussi sa bonne humeur légendaire!
1- Pour le public qui ne vous connaît pas encore très bien (et qui vivrait sur la planète Mars!), pouvez-vous nous donner quelques repères? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Adiu Phil ! Vraiment désolé pour le retard, j’ai été fort occupé par mon travail sur le domaine viticole, j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur ! Nous sommes Boisson Divine, un groupe formé en 2005 dans le petit village de Riscle (32400), dans la Gascogne armagnacaise, de la rencontre entre Adrian (batterie) et moi-même, Baptiste (guitare, chant). Ce village rural de moins de 2000 habitants a été, et est encore notre cadre de vie, entre rugby, viticulture, amitiés fortes et bien entendu, le metal et la culture gasconne.
Nous nous sommes retrouvés dans la même classe en quatrième et avons vite commencé à jouer ensemble, ayant des goûts musicaux communs. Nous avons assez vite composé des morceaux originaux, les premiers étant très simples et punkisant. Le style a ensuite pas mal évolué en grandissant mais toujours de façon très naturelle, sans que nous en discutions. Cela s’applique d’ailleurs à toute notre « carrière ». On s’est laissés porter par le courant sans trop réfléchir, en prenant les choses au jour le jour, sans jamais avoir la volonté de vivre du groupe et d’être musiciens professionnels. Tout ceci nous amené à faire des choses hautement improbables pour des types de la campagne comme nous. De sacrées rencontres, des souvenirs impérissables et on espère que cela dure le plus longtemps possible !
2- Comment définissez-vous votre musique et quelles sont vos influences majeures ?
Nous définissons notre style comme du « Folk Metal de Gascogne ». Plus en détail nous jouons sur plusieurs tableaux.
- Une base heavy/power metal, inspirée des pionniers Iron Maiden, Helloween, Accept, Judas Priest…mais aussi des plus tardifs Edguy, Angra, Rhapsody. Les lignes mélodiques et le côté épique sont en grande partie tirés de ces monstres sacrés.
- L’énergie du punk-rock empruntée à The Offsprings, NoFX, Dropkick Murphy’s, voire Motörhead. Cela se ressent dans la façon très sauvage de gratter les cordes et les rythmiques de batterie simples et efficaces.
- La musque traditionnelle de Gascogne. Nous avons pris la boha (cornemuse landaise), la flabuta (flûte à trois trous), l’accordéon diatonique pour les employer de façon différente. Également, notre manière d’aborder les voix est fortement liée à la pratique du chant polyphonique telle qu’on la conçoit dans les Pyrénées. Au niveau des groupes qui nous ont marqué, citons : Nadau, L’Ouzoum, Los Pagalhós, Vox Bigerri.
On ne s’interdit pas grand-chose, il nous est arrivé d’effleurer des styles comme le disco, le black metal, le death mélodique ou bien encore la musique classique et la pop 60’s. Sur le papier, ça peut sembler être un sacré bordel, un espèce de Kamoulox musical, mais nous nous appliquons à écrire des chansons cohérentes, bien structurées, avec la priorité donnée aux lignes mélodiques fortes (enfin, on espère).
3- Et vous, y a-t-il un style de musique que vous préférez ?
Je pense que malgré nos divergences, on peut tous se retrouver autour du bon vieux Heavy Metal des années 80. Valeur sûre, valeur refuge, et période bénie pour le style.
4- Parmi les concerts que vous avez déjà donnés, y en a-t-il un qui vous a particulièrement marqués ?
Et bien, il y a cette mini tournée de trois dates au Japon en 2018 qui était absolument inattendue et incroyable. Nous sommes partis là-bas grâce à notre sonneur de cornemuse, Pierre (plus connu sous le nom de Pereg Ar Bagol), qui y avait joué en 2017 avec son autre groupe Skiltron. Il a fait écouter notre musique aux organisateurs, cela leur a beaucoup plus et ils nous ont donc invité. Tokyo, Osaka et Nagoya en compagnie de Ensiferum, Trollfest, Windrose, mais aussi des excellents Australiens de Valhalore et des Chinois de Dream Spirit. Improbable, d’autant plus que c’était notre première fois à l’étranger. On retiendra surtout la gentillesse des Japonnais, leurs petites attentions, leur façon très carrée d’organiser tout en restant decontractés. Nous avons été très surpris de voir des gens chanter les paroles en phonétique au premier rang. Nous avions, certes, expédié quelques albums là-bas, fait quelques interviews mais nous ne nous attendions certainement pas à cela !
Encore aujourd’hui, nous réalisons la chance que nous avons eu de pouvoir participer à un tel évènement. On ne sait pas si on le méritait, mais comme je te le disait en début d’entretien : on prend tout ce qui passe sans se poser trop de questions (rires).
Il y a eu aussi eu le festival Trolls et Légendes en Belgique, le Sama Rock en Picardie sur un vieux site Gaulois et tant d’autres. Plusieurs fois où nous avons fini au coin du bar, à chanter de vieux airs de chez nous, en polyphonie, à une heure et un grammage avancé. Nous ne faisons qu’une dizaine de concerts par ans et nous voulons que chaque date soit l’occasion de tisser des liens fraternels avec l’organisation et le public et de passer le meilleur moment possible entre amis. Que chaque expérience soit marquante !
5- Vous participez au DARK MEDIEVAL FEST 2023 en mai prochain. Qu’est-ce que vous espérez ou attendez de cet événement ? Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?
On espère passer un excellent moment sur scène et en dehors, revoir quelques têtes familières que les dernières années ont éloignées. Tout simplement, prendre du plaisir en jouant notre musique et communiquer cet enthousiasme aux gens présents.
Ce qui nous ferait plaisir, c’est que la mairie accorde une prolongation du couvre-feu de la salle jusqu’à 6 heures du matin, que l’on puisse goûter les meilleurs breuvages de la région et que l’on finisse à faire l’omelette chez un type que l’on ne connaît pas avec de puissants digestifs qui nous feraient instantanément chuter la tête sur la table, entre le lamentable et le glorieux.
6- Est-ce la première fois que vous jouerez dans la région de Lyon ?
Non, la seconde ! La première fois date de 2016 pour le festival Ragnard Rock ! On en garde d’ailleurs un excellent souvenir. C’était la première fois que l’on jouait pour un public typé metal et aussi notre plus grosse scène à l’époque. On s’en était très bien sortis malgré notre inexpérience d’alors (c’était seulement notre dixième concert en tout et pour tout) et les retours avait été très bons. On jouait en ouverture, donc on a pu profiter pleinement du festival en suivant. C’était génial de pouvoir fouler la même scène que les groupes mythiques qui étaient là. On a bien déconné, notamment avec nos amis, les locaux d’Himinbjorg. L’épaule de notre batteur s’en souvient encore…
Malgré toutes les controverses liées à la venue de groupes dangereux, finalement le truc le plus dangereux du festival à été le fait que les organisateurs se soient barrés avec la caisse juste avant d’annuler l’édition 2017 et qu’on ne les a pas revus depuis. Triste fin ! On espère que ça n’arrivera pas au Dark Médieval Fest (rires).
7- J’ai entendu des échos favorables sur votre attitude lors des concerts. Peux-tu nous annoncer une exclu pour le DMF 2023 ? Un strip-tease, une performance avec une femme à barbe, on attend des détails…
Contractuellement, je ne peux pas te révéler grand-chose. Il faut savoir que les équipes du DMF ont la volonté de rester discrètes dans leur communication. En effet, c’est un secret de polichinelle, mais ils craignent l’annulation du festival car un membre du webzine partenaire KAOSGUARDS aurait tenu les propos hautement polémiques suivants « Le Beaujolais, c’est de la merde, je préfère les vins des côtes de Gascogne, surtout ceux du domaine de Matilat ».
Néanmoins, nous pouvons te révéler qu’il y aura un vrai cochon sur scène pour notre titre « Lo pèla-pòrc ». Il sera floqué aux couleurs de Saint-Etienne. Également, notre pyrotechnie habituelle sera remplacée par des pétards mitraillette et des bisons, en cause une inflation de 49,3% sur la matière première. En revanche, nous ne nous positionnerons pas sur les propos transphobes concernant la venue d’une femme à barbe. Qui êtes-vous pour dire qu’il s’agit d’une barbe ? Peut-être est-ce une moustache envahissante qui s’identifie comme barbe, ou des rouflaquettes un peu longues qui se sentent différentes. Vos propos sont scandaleux et révoltants.
8- Le covid a confiné les gens chez eux et par voie de conséquence les concerts ont stoppés. Depuis la « reprise » sens-tu un engouement particulier pour le public. Reçois-tu plus de petites culottes sur scène lancées par tes groupies ?
Devant l’impossibilité de faire des concerts loin de chez nous, nous nous sommes recentrés sur un public très local. Comme les gens sont réfractaires au côté metal de notre musique, nous avons mis au point une formule acoustique, centré sur notre facette traditionnelle, qui nous permet de jouer dans des églises (tout ceci est véridique). L’âge moyen de nos spectateurs est donc monté à 76 ans.
Donc pour faire le lien avec ta question, nous ne recevons pas de petites culottes mais de massives gaines. C’est très pratique pour signer des autographes, vu que nous sommes six dans le groupe, il y a de la place malgré un côté très odorant.
Nous sommes sûrs de cette manière également de ne pas avoir d’enfant caché. Nous comprenons maintenant ce que peut ressentir notre président, même si la moquette de l’Elysée est sans doute plus entretenue que celle de nos prétendantes.
9- Comment convaincre quelqu’un de venir au fest et de voir votre prestation à l’image des 140 signes de Twitter ?
Hashtag Boisson Divine, Hashtag Dark Médieval Fest 2023, Hashtag…Non sans déconner, venez ! On passe pas souvent par chez vous, les autres groupes sont tops ! Déconnez pas, y’aura pas trente-six occasions. KAOSGUARDS offre des coups gratuits sur présentation de cette interview dans un cadre victorien de 18.5 cm par 23. Je pense que ça fait déjà plus de 140 caractères là. De toute façon, Twitter c’est de la merde, y’a que des enculés dessus. La preuve, Manuel Valls a un compte.
10- Quels sont vos prochains projets ? Y a-t-il parmi ceux-ci un autre événement ou une sortie d’un CD ?
Un concert exceptionnel au Portugal fin août, une grande première pour nous !
L’enregistrement du nouvel album qui sortira en 2024, sur un nouveau label !
La sortie dans l’année de l’album de Moisson Livide, la version black metal de Boisson Divine. Une blague qui est allée bien trop loin. Je ne peux pas vous en dire plus, mais c’est extrêmement qualitatif. De la connerie bien exécutée qui ne manque pas d’ambition musicale !
D’ici là, portez vous bien et rendez-vous au Dark Medieval Fest en mai !
Siatz Hardits e en davant Gasconha !