En provenance de Philadelphie nous parvient le premier album d’un quartette (récemment enrichi d’un cinquième comparse à la guitare rythmique) qui s’était fait remarqué l’année dernière avec son premier EP quatre titres, « Dulce Bellum Inexpertis ». C’est pour nous l’occasion de constater qu’il est tout à fait possible de s’inspirer d’un style et d’une période, tout en se les appropriant de manière (relativement) personnelle. En effet, tout chez BLAZON RITE témoigne d’un amour invétéré pour le Heavy Metal épique des années 80. Pour autant, jamais le combo ne sonne comme une copie conforme de MANOWAR, MANILLA ROAD ou FATES WARNING.

On pouvait craindre le contraire, tant BLAZON RITE s’inscrit sans vergogne dans un univers baignant dans la Fantasy, que ce soit au niveau visuel ou dans les paroles. Inutile de dire que l’on a déjà vu et entendu cela mille fois auparavant.

C’est évidemment sur le plan musical que le groupe affirme une personnalité en gestation. Il affiche notamment sa ferme volonté d’installer des ambiances tour à tour délicates ou grandioses. Si toutes les compositions de l’album conservent des durées fort raisonnables (seul le conclusif « Into Shores Of Blood » dépasse quelque peu le cap des six minutes, c’est dire), il n’empêche que chacune d’entre elles se structure autour d’un agencement de séquences successives et contrastées. C’est ainsi que les rythmiques basées sur de petits riffs nerveux côtoient fort heureusement des riffs plus massifs ou, au contraire, des passages nettement plus mélodiques. Relevons en outre de lumineux solos de guitare posés, construits et mélodiques, ainsi que des plans jumeaux qui réjouiront les nostalgiques des débuts d’IRON MAIDEN.
Le travail des guitares se trouve ponctuellement rehaussé par des arrangements de claviers aux sonorités délicieusement vintage.
Au niveau des tempos, ils demeurent majoritairement lents et médium, ce qui n’empêchent pas quelques accélérations nerveuses.

Sur le plan vocal, le chanteur Johnny Halladay ne prétend aucunement être ce qu’il n’est pas. Ne possédant pas un coffre surpuissant, il mise sur un registre médium qu’il s’attache à moduler afin de parvenir à un résultat expressif. Pas de grandes envolées lyriques, pas de poussées aiguës, mais un résultat efficace et attachant, souvent mémorisable.

« Endless Halls Of Golden Totem » fourmille encore de points à améliorer, dénote une certaine naïveté, mais suscite l’intérêt de par son ambition maîtrisée et son souci d’efficacité qui fait que l’on possède rapidement des points de repères clairs. On aura à coeur de suivre la maturation de ce Heavy Metal passionné.

Alain Lavanne

Date de sortie: 28/05/2021

Label: Gates Of Hell Records

Style: Heavy Metal épique

Note: 17/20

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Kaosguards boss

Un passionné de metal complètement fou qui joue des coudes à tous les concerts.