Si l’on s’en tient à la date de formation du groupe, soit 2019, on est tenté d’en conclure que le trio FELL HARVEST, originaire de Wyoming, est une jeune pousse. Erreur, car les trois compères s’adonnaient déjà ensemble aux joies relatives du Doom Death au sein de THORNS OF ACANTHUS, et ce depuis 2012. Ces prolégomènes menant finalement à FELL HARVEST et à son premier album expliquent peut-être que l’on entende nettement un groupe qui cherche à faire fructifier ses sources d’inspiration pour parvenir à un résultat plus personnel.

De prime abord, surtout si l’on s’en tient à la biographie, FELL HARVEST serait ni plus ni moins qu’un groupe de Doom Metal. Certes, le Doom constitue le registre référentiel principal du trio. En témoignent ces tempos lents, ces rythmiques tendues et pesantes, ces vocaux mélancoliques et tourmentés et, surtout, cette ambiance de fin du monde imminente. De ce point de vue, FELL HARVEST s’avère un zélateur crédible du Doom à tendance épique.

Et c’est justement cette dimension épique qui emmène la musique de FELL HARVEST au-delà du Doom. Même si le Doom ne se doit pas de dérouler des tempos systématiquement lents, il faut bien avouer que cela demeure un paramètre essentiel. Or, les six compositions de cet album regorge de variations de tempos, avec quelques pointes de vitesse ébouriffantes. Qui plus est, cette alternance de tempos, mais aussi de rythmes et surtout d’ambiances confère à l’ensemble un touche progressive fort appréciable. C’est ainsi qu’entre une rythmique lourde de tristesse et une pointe de vitesse épique, on savoure un passage à la guitare acoustique qui offre un contraste magnifique. Avec un tel dispositif, FELL HARVEST emprunte les manies du Heavy Metal européen relativement complexe, celui d’IRON MAIDEN, MERCYFUL FATE, KING DIAMOND et autres.

Le chant tente lui-aussi de varier les effets en proportion de l’instrumentation mais force est de constater que, même avec des efforts méritoires et un résultat honorable, il manque parfois de la puissance, de l’ampleur et, plus rarement, de la justesse.

Ce bémol n’est en rien rédhibitoire, tant on prend plaisir à réécouter cet album, que ce soit pour savourer sa face la plus abordable, ou pour divaguer au gré de compositions parfois longues et tortueuses, riches en rebondissements (la moitié des compositions s’étagent entre sept et neuf minutes). Une chose est certaine, ce premier opus vaut le déplacement et l’on a hâte de découvrir la suite !

Alain Lavanne

Date de sortie: 16/07/2021

Style: Heavy Doom Métal

Note:16/20

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Kaosguards boss

Un passionné de metal complètement fou qui joue des coudes à tous les concerts.