Ce premier album d’HELLROCK a connu une première parution en mode auto-production courant 2020, avec une pochette différente. Désormais hébergé par le jeune label Steel Shark et pourvu d’un artwork sobre, davantage typé Metal de tradition, « This Is Metal » peut recevoir toute l’attention nécessaire de la part des retardataires dans mon genre. Autant l’avouer, tout le côté True Metal (nom du groupe, titre de l’album et de certains morceaux) n’est habituellement pas trop ma tasse de thé, mais, dans le cas de figure, j’ai pris une grosse claque bien ajustée, bien sonore !

Et pourtant, rien dans le style du groupe n’apporte quoi que ce soit de nouveau. Au contraire, HELLROCK témoigne d’un amour invétéré pour les codes du Heavy Metal des années 80. Avec cependant une louable capacité à mixer ces influences. C’est ainsi que les plans de guitares jumelles évoqueront IRON MAIDEN, de même que le chant époustouflant – nous y reviendrons – de Paul Eyssette. Les riffs acérés, de même que les plans à deux guitares, font forcément référence à JUDAS PRIEST, tandis que les choeurs massifs rappellent la manière de faire d’ACCEPT. Loin de copier, HELLROCK s’approprie ce référentiel et le met au service de compositions très fortement addictives. Remarquablement produites et mixées, avec un souci égal de la puissance et de la clarté, les onze titres fourmillent tous de plans accrocheurs, tant au niveau des mélodies que des rythmiques. Qu’il s’agisse de morceaux aux tempos enlevés comme l’hymne « This Is Metal », « The Wanderer », « Operation Citadel », « King Of Shame » ou « The Savage From The Mountain », de mid-tempo comme « Don’t Come Alone » ou « Sailing To Atlantis », ou enfin de titres plus mélodiques et pondérés (« Outlaw » et « « Heartbeat Away »), on mémorise instantanément riffs, lignes vocales et refrains ; même la musicalité des solos s’avère marquante !

Comme promis, il faut souligner la qualité époustouflante des prestations vocales. Patrick Van Maurik (MONTANY) assure avec nuance sur « Outlaw » et « Heartbeat Away », les deux morceaux qui intègrent les codes des ballades Heavy. Sur le reste des compositions, Paul EYSSETTE (HEAVYLUTION) réalise une prestation proprement magistrale. Epique comme un Bruce Dickinson, il se montre tout à la fois en capacité de monter dans les aigus avec une facilité déconcertante, à l’instar de ce que savait faire Rob Halford ou Tony Moore (ex-RIOT). De surcroît, il introduit des inflexions plus crispées et rugueuses quand cela s’avère nécessaire.

Comme quoi, composé avec talent et interprété avec fougue et brio, le Heavy Metal classique peut encore faire vibrer, sans aucun passéisme. Splendide exercice de style, idéal pour tous les fans de IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, ACCEPT, HAMMERFALL ou RIOT (époque « Thundersteel ») !

Alain Lavanne

Date de sortie: janvier 2021

Label: Steel Shark Records

Style: Heavy Metal

Note: 18/20

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Kaosguards boss

Un passionné de metal complètement fou qui joue des coudes à tous les concerts.