La chronique d’aujourd’hui est un peu spéciale, puisque le groupe dont il est question vient juste de se séparer !…
Et au vu de ses qualités musicales, c’est bien dommage.
Cette chronique prend donc une teneur particulière, puisque ce premier effort du groupe n’aura pas de suite.
Formé en 2014 du côté de Valence dans la Drôme, WISEWOLF a pris le temps de créer son identité et de développer sa musique. Car « In void » est seulement son premier album, après presque 10 ans d’activité, donc, et un ep sorti en 2020.
Et beaucoup de groupes devraient s’inspirer de ce mode de fonctionnement…
Car cette très longue gestation a permis de stabiliser le line-up autour des bons musiciens, de laisser à chacun la place de s’exprimer, de s’aguerrir et tester ses chansons sur scène et de laisser murir et évoluer les compositions afin d’en tirer le meilleur (c’est ce qui transparait à l’écoute de l’album, mais visiblement cette impression était trompeuse…).
Sur ce premier effort, on trouve 7 chansons pour un peu plus d’une demi-heure de musique.
Un choix courageux quand de nombreux jeunes groupes préfèrent jouer la surenchère de morceaux afin de « prouver » leur valeur.
Mais un choix payant puisque « In void » ne recèle aucune baisse de régime, aucun remplissage, et aisément d’une traite.
Le groupe n’a gardé que la substantifique moelle de sa musique, ce qui contribue grandement à la réussite de cet album.
Autre point très positif : le style musical du groupe.
WISEWOLF propose un heavy rock / modern rock influencé par des groupes comme FOO FIGHTERS et WHILE SHE SLEEPS (influences revendiquées par le combo), mais aussi BREAKIN BENJAMIN, 30 SECONDS TO MARS ou encore les compatriotes Rhône-alpins de feu HOLOPHONICS, mais parvient, dès ce premier essai, à doter sa musique d’une vraie personnalité. Là encore, on sent les années passées à affiner son style et ses compos, un fait suffisamment rare pour être souligné.
La particularité de WISEWOLF est de mélanger des passages foncièrement rocks avec des plans plus atmosphériques afin de jouer sur les contrastes et de développer les ambiances. Le morceau titre en est le parfait exemple, avec son attaque immédiate et son pont planant parfaitement réussi.
Parlons également de la recherche mélodique qui est ici particulièrement efficace, que ce soit sur les riffs de guitare ou sur les arrangements (« Under the rain », avec son couplet lorgnant presque vers la pop, puis son refrain ultra efficace sur lequel Yannick se permet une excellente variation au chant, ou encore les couplets de « Reflections »).
Au final, malgré une production manquant un peu d’ampleur et quelques passages plutôt classiques dans le genre, nous avons là un excellent premier album d’un groupe vraiment prometteur et déjà très en place (jetez un œil au clip de « In void », très réussi), ce qui rend sa séparation encore plus frustrante.
Que cela ne vous empêche pas de vous procurer ce premier effort très qualitatif.
Vega
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