Après avoir sorti plusieurs enregistrements de qualité, BUCOVINA, avec son cinquième opus, récolte enfin les fruits de son travail avec son dernier album « Suntem Aici » lui permettant de connaître autre chose qu’un succès d’estime. Un concentré de musique agréable s’offre à vous, saisissez l’occasion !
1- Pouvez-vous présenter le groupe au public de pagan métal français… quand avez-vous commencé à jouer du pagan métal ? Quelle est la signification de BUCOVINA?
Bonjour à tous! Eh bien, pour faire court, j’ai créé le groupe en 2000, puis il s’appelait Til Evig Tid Bucovina (Bucovina Forever, en norvégien); ne demandez pas pourquoi norvégien, hahaha. Cela semblait juste plus proche de ce que j’avais en tête à l’époque. Après plusieurs années, nous avons décidé que c’était le bon moment pour abandonner la partie norvégienne et ne laisser que la Bucovine.
La Bucovine est le nom d’une région historique du nord de la Roumanie, où se trouve ma ville natale (et celle de Luparul). Depuis lors, j’ai déménagé à environ 100 milles vers le sud-est, tandis que Luparul y vit toujours. La Bucovine est une région assez riche en mythes et légendes, avec un fort héritage culturel que nous exploitons partiellement, bien qu’avec un relooking très puissant pour créer une sorte de musique néo-folk.
2- Comment se fait-il qu’un groupe comme le tien n’ait pas encore de label ?
Eh bien, le premier album est sorti avec un petit label qui, à notre insu, avait en fait des liens avec le mouvement néo-nazi. Au moment où nous avons réalisé cela, nous avons cessé tous les accords que nous avions à ce moment-là, car nous ne sympathisons pas avec cette idéologie, et nous ne voulons pas non plus y être associés de quelque manière que ce soit.
Inutile de dire que cette brève liaison avec ce label nous « hante » encore aujourd’hui, car en 2019, j’ai dû annuler avec des promoteurs en Slovaquie et en République tchèque certains spectacles. Cependant, seuls les idiots pensent que nous sommes du côté de la mouvance NS ; il suffit de lire nos paroles et voir qu’il n’y a absolument rien de tendancieux. Bien sûr, certains préfèrent remuer la merde (inexistante) et « se sentir offensé » par ce bref contact que nous avons eu avec ce label. Les gens sains d’esprit comprennent rapidement que nous n’avons rien avoir là-dedans !
Quant aux maisons de disques et labels… c’est une drôle d’histoire. Au fil des ans, nous avons appris à faire beaucoup de choses, de la construction de notre propre studio et de notre équipement, à apprendre à les utiliser et à faire le suivi des albums. Nous travaillons également en contact étroit avec des graphistes, des imprimeurs, du mix et du mastering, et nous avons également une usine de merchandising appartenant à un vieil et très bon ami. Fondamentalement, nous pouvons être un groupe indépendant, nos seuls besoins étant les tournées (festivals, etc.) et l’exposition du catalogue.
La qualité de notre marchandise dépasse largement 95% de ce qui peut être acheté en Europe, et croyez-moi, j’achète du merch et des fois je me gratte la tête en voyant la qualité épouvantable… ou son absence, haha. C’est arrivé avec des produits de groupes que j’aime, du grind core au pagan, doom et ainsi de suite, chaque pièce étant une marchandise officielle.
Cela étant dit, à part les tournées et les catalogues, il n’y a presque rien qu’un label puisse nous offrir ; et c’est mauvais pour leur entreprise, car la plupart d’entre eux veulent en avoir le plus possible pour leur argent. Cependant, nous possédons notre studio et notre équipement, nous n’avons pas besoin que des gens nous disent comment faire les choses, nous gérons nos propres accords avec les usines de pressage de CD et de vinyle, la conception et la fabrication de produits dérivés, étant en gros capables de tout produire « en interne », il y a peu de labels qui peuvent gagner de l’argent avec nous.
Il m’est arrivé de rencontrer des groupes qui ne savaient que jouer, certains d’entre eux parlaient à peine anglais, sans aucune idée précise de ce qu’il fallait pour produire et sortir un album. Ce sont eux dont se nourrissent les labels et les grandes maisons de disques, si vous voulez, pas des gars comme nous.
Nous avons été approchés par un grand nom en Europe, mais les discussions ont brusquement cessé lorsque je leur ai dit ce que nous faisions et comment nous faisions les choses depuis 15 ans. Je suppose qu’il n’y avait tout simplement pas assez à gagner selon leurs attentes. La musique les intéressait évidemment un peu ; il ne s’agissait que de la rentabilité de notre signature.
C’est pourquoi nous ne sommes pas pressés d’être signés, car nous nous débrouillons correctement bien comme ça. Pourtant, j’aimerais entendre des labels décents, nous proposer un accord équitable. Nous ne cherchons pas à être riches, nous voulons juste être traités équitablement. Alors oui, nous sommes ouverts aux propositions !
3- Peux-tu m’en dire un peu plus sur l’album ? Pourquoi chanter dans sa propre langue ?
Eh bien, il semblait naturel de chanter en roumain. Tout le monde chante en anglais (plus ou moins), mais certaines des choses que je voulais transmettre étaient très difficiles à exprimer en anglais, alors j’ai décidé de suivre cette voie. Cela ne devrait pas être SI inhabituel, car de nombreux groupes chantent dans leur langue maternelle, dans de nombreux genres de métal.
Nous avons fait quelques chansons dans d’autres langues, chacune avec sa propre petite histoire, la plus spectaculaire (et la plus mal comprise) étant, bien sûr, « Vinterdoden ». Vous voyez, beaucoup pensent que Vinterdoden est une couverture de Helheim ; et cela peut sembler crédible, car c’est une chanson de black metal. Cependant, l’écoute du Vinterdoden de Helheim révèle rapidement que les deux chansons n’ont RIEN en commun, hahaha !
En fait, j’ai parlé à Vanargandr, le bassiste de H’heim, lui demandant la permission d’utiliser les paroles de cette chanson et d’écrire une chanson complètement différente. Il a été un peu frappé par une demande aussi étrange, mais était un vrai gentleman et a accepté, d’où « notre propre Vinterdoden », avec le crédit des paroles officiellement publié. Je ne sais pas si un tel exploit a déjà été réalisé dans le monde ou du moins en Europe, mais je sais que c’est quelque chose d’extrêmement rare… et intéressant.
D’autres chansons dans des langues autres que le roumain sont « Day Follows Day », »Night Follows Night » dans sa version single, mixée et masterisée par nul autre que Mike Wead (King Diamond et Mercyful Fate) et je suis honoré d’être parmi ses copains, et « Stahl Kennt keinen Rost », une chanson que j’ai écrite en allemand et invité Robse Dahn (alors chanteur d’Equilibrium) à enregistrer avec nous. Il s’est même envolé pour Bucarest en 2019, lorsque nous avons eu une émission de sortie single et vidéo avec 2000 personnes.
4- Comment votre album a-t-il été perçu par la presse et le public pour le moment ?
Je suppose que ce n’est qu’avec CET album que les gens commencent à comprendre comment nous faisons de la musique et à quel point notre écriture de chansons est en fait non homogène. J’ai parlé à beaucoup de gars qui commençaient seulement à vraiment « ingurgiter » et à creuser plus profondément dans notre musique, et beaucoup d’entre eux ont admis que « Suntem Aici » « les avait pris au dépourvu ».
Sa non-linéarité le rend un peu difficile à digérer en premier lieu, mais nous sommes totalement heureux d’expérimenter et d’essayer de nouvelles choses. Même si beaucoup collent le badge «folk metal» à BUCOVINA, nous ne pourrions pas être plus éloignés de ce que la plupart des gens entendent par ce genre, et quand ils l’écoutent, des idées contradictoires surgissent dans l’esprit, rendant les choses floues.
Nous n’avons jamais fait les riffs de polka-métal trop abusés, les chants pirates ou fait un usage excessif des instruments traditionnels. Nous sommes un groupe de heavy métal avec quelques inserts black et néofolk et notre seul souci est de sortir des albums qui s’inscrivent dans la lignée générique que BUCOVINA avait depuis le début.
Il faudra attendre encore un peu pour que l’album atteigne plus de gens, et nous aurons alors une meilleure idée de ce qu’ils en pensent.
5- Quelle est ta « technique » pour composer ?
Zéro. Parfois les paroles apparaissent d’abord dans ma tête, accompagnées de quelques airs, parfois c’est l’inverse. Certaines chansons prennent une éternité à finir, comme ce fut le cas de « Spune tu, vant », qui m’a pris SIX ans à finir. Après avoir écrit la première partie et le premier couplet, la créativité s’est arrêtée, tant pour la musique que pour les paroles. Puis, un jour, j’étais dans un bus en ville et des choses ont commencé à apparaître dans mon esprit, alors j’ai attrapé mon téléphone et j’ai commencé à écrire des paroles, tandis qu’en même temps la mélodie coulait aussi.
À l’opposé, il y a « Luna preste varfuri », dont j’ai écrit le thème pour piano un soir très arrosé, puis, lors de la répétition suivante, nous avons terminé la chanson en 30 minutes environ. Ou « Valea Regelui », du dernier album, dont le thème principal remonte à 2007 ou 2008, car je l’utilisais comme exercice d’échauffement.
Je suppose que la façon la plus poétique de décrire notre écriture de chansons est d’avoir une immense quantité de pièces de puzzle dans un grand panier, à la fois anciennes et nouvelles et même des pièces qui n’ont pas encore été fabriquées, tout en jetant tout à l’infini. De temps en temps, deux morceaux ou plus s’enchaînent dans la bonne forme et des chansons commencent à se former.
D’une certaine manière, c’est presque comme le chaos qui régit tout l’univers. Cela peut sembler complètement aléatoire, mais uniquement parce qu’il existe encore des processus que nous ne connaissons pas ou que nous ne pouvons pas encore comprendre. Pourtant, il se passe des choses, tant dans l’univers que dans notre musique. Et cela nous donne un merveilleux sentiment de liberté, du moins par rapport à l’obligation de sortir des chansons à la manière « banale ».
6- Je suis bluffé par la qualité du son ! Où a-t-il été enregistré ? Était-ce le même studio que pour l’album précédent ?
A l’exception du premier album, qui a été enregistré dans un salon, à l’exception de la batterie, et qui conserve la très forte ambiance « salon », tout notre travail est enregistré dans notre propre studio. Au cours des dernières années, nous avons investi pas mal d’argent dans du matériel spécifique pendant que j’apprenais de plus en plus sur l’enregistrement et la production de musique.
Trois de nos albums ont été mixés et masterisés par Dan Swano dans son studio Unisound en Allemagne, « Septentrion » étant également travaillé en Allemagne, mais par Martin Buchwalter, au Gernhart Studio. Après avoir travaillé avec nos amis du groupe roumain Dordeduh, qui ont aussi leur studio à l’autre bout du pays, pour le single et le clip « Tariile Vazduhului », et très contents du résultat, nous avons décidé d’essayer le mixage et le mastering en Roumanie. Et le produit final est pour le moins décent.
Nous commençons déjà la pré-production du prochain album dans notre studio, Tara de Sus, et après avoir travaillé sur « Suntem Aici », je suis convaincu que les nouveaux enregistrements seront stellaires. L’expérience et les échecs occasionnels sont les meilleurs des enseignants, au moins aussi précieux que les cours et les discussions avec des gars plus compétents. Ce qu’il faut dire à propos des guitares du dernier album, c’est qu’il s’agit de véritables amplis, et non de plugins et de préréglages. Beaucoup plus de travail à faire, mais nous avons beaucoup aimé faire les choses de cette façon. Donc, je peux garantir que le nouvel album sonnera encore mieux, d’autant plus que moi et Andrei Jumuga (le mixeur et maître du Consonance Studio de Dordeduh) travaillerons ensemble là-bas pour le prochain mix.
De plus, nous avons décidé de ne pas participer à la guerre du volume, nous avons donc fini par maîtriser « Suntem Aici » à -8 LUFS, le tout en faveur d’une meilleure dynamique « à l’ancienne » au lieu d’une production stupide et bruyante. Si quelqu’un a envie d’écouter une chanson spécifique plus forte, il peut augmenter le volume de son haut-parleur, n’est-ce pas ?
7- Comment réagit le public lors de vos concerts ? Où avez-vous joué ?
L’une des choses les meilleures, les plus intéressantes et les plus étranges à propos de notre public est qu’il est assez diversifié. Nous avons des fans de 5 ans et nous avons des fans de 65 ans et plus ; c’est vraiment fou de voir des grands-parents, des parents et des enfants se présenter à un concert ! Je ne me suis jamais posé de questions à ce sujet, car je sais juste que si cela se produit, alors nous devons faire une bonne prestation.
Quant aux gars à la fin de leur adolescence, entre 20 et 30 ans, nous aimons toujours voir des mosh pits et des walls of death, ou des gens qui chantent les paroles avec nous sur certaines chansons. Je suppose que notre public est tout aussi hétérogène que notre musique, tout en étant un groupe tout à fait soudé qui apprécie notre performance.
En ce qui concerne le tournage, je suppose que vous parlez de la dernière vidéo. Il y a des images de Iasi, notre ville natale, de Bucarest et de Brasov, même s’il n’y avait rien de réalisé au moment du tournage ; Ça vient d’arriver. Quoi qu’il en soit, nous avons travaillés sur une vidéo très soignée pour « Ratacitorul », sorti en février. Ça va être génial, avec des plans aériens dans les montagnes de Bucovine, des solos sous la pluie à 2 degrés Celsius et toutes les choses folles qui accompagnent le tournage en pleine nature. Et éventuellement, une autre vidéo, très probablement pour « Folc Hevi Blec », j’espère très folle !
8- Ta pochette est superbe… pourquoi un tel effort ? Volonté d’être différent ?
Il y a un vieil adage en roumain qui résume tout sur nos couvertures : « les yeux voient et le cœur désire ». Si un produit n’est pas à son meilleur niveau, il y a de fortes chances que les ventes soient plus faibles, même si les ventes ne sont pas la principale préoccupation dans notre cas. Nous avons fait un bel album et nous voulons qu’il soit beau aussi. Il est facile de fabriquer des pochettes très simples, et c’est aussi beaucoup moins cher, mais nous tenons à fournir de superbes produits avec une belle apparence. Je veux être fier de mon travail quand je vois un CD ou un vinyle dans ma collection, et je veux que les gens qui l’ont acheté ressentent la même chose. Sinon, c’est plus comme acheter une Rolls Royce Phantom haut de gamme et la faire peindre avec une peinture camouflage, hahaha !
9- Pouvez-vous décrire la scène roumaine ? Je connais Negura Bunget, E-an-na, Bucium, Magica, mais as-tu d’autres groupes à nous conseiller ou à découvrir ?
Il existe de nombreux groupes intéressants en Roumanie, mais malheureusement, seule une poignée d’entre eux sont prêts à faire les sacrifices nécessaires pour franchir les étapes qui nous attendent. Récemment, nous avons dressé une liste de (presque) tous les groupes auxquels nous avons offert des créneaux de soutien dans nos émissions au cours des 15 dernières années et ils sont plus de 40 ! Malheureusement, la plupart d’entre eux sont soit dissous, soit ne donnent que des concerts de temps en temps et ne parviennent pas à suivre ce qu’implique réellement le fait d’être un groupe. Espérons que cela changera à l’avenir.
Vous devriez consulter Sur Austru, Dordeduh, Terra Infernal, White Walls, Blacksheep, Dirty Shirt, Clouds pour n’en nommer que quelques-uns.
10- Connaissez-vous des groupes de pagan metal français ?
Je crains de ne connaître que Bran Barr, Himinbjorg, Belenos et Stille Volk, même si j’ai longtemps cru que ces derniers étaient allemands.
11- Y a-t-il un fondement anti-religieux dans la philosophie du groupe ? Vous sentez-vous plus proche du paganisme que des religions monothéistes ?
Eh bien, je dirais que nous sommes tous athées en Bucovine, chacun avec sa propre expérience personnelle avec un degré variable d’endoctrinement religieux potentiel pendant l’enfance. Nous croyons fermement que la moralité vient de l’éducation, et non de la religion et que la religion est bien trop souvent utilisée comme un « bouclier » pour au moins essayer de justifier le fait d’être immoral, inhumain, carrément mauvais, sans compassion et un connard total.
C’est ce type d’excuse religieuse qui nous rend malade et nous éloigne de toute forme de religion. Personnellement, je crois que le monde serait un endroit beaucoup plus agréable si les gens commençaient à se soucier des autres et au moins ne les gênaient pas s’ils ne pouvaient pas réellement aider les autres. Je ne crois pas aux rituels d’aucune sorte, et les gens qui prétendent que LEUR opinion est la vérité absolue me font rire aux éclats. Je n’ai rien contre les gens qui pratiquent leurs propres croyances tant qu’ils n’essaient pas de m’imposer quoi que ce soit à moi ou à mes proches.
Cela fait plus d’une fois qu’on m’a dit « tu vas en enfer » seulement pour voir la crainte sur les visages de ces connards quand j’ai répondu « mouais, on se voit là-bas, parce que l’enfer est exactement là où tu finiras pour avoir souhaiter cela à tout le monde», hahaha !
Pour résumer ce chapitre, j’ajouterai seulement que lorsque je m’installerai, avec le van de notre groupe et tous les gars à l’intérieur, ou sur ma moto, je me dirai simplement que j’espère que tous ceux que je croise sur la route rentreront chez eux en toute sécurité, comme il se doit. Et bien sûr, j’essaie de ne pas être un connard :
12.A vous de conclure…
Après avoir joué en France pour la première fois en 2019 au Cernunnos Pagan Fest et vu à quel point les Français ont apprécié notre show, je ne peux que dire que vous avez largement le temps de vous familiariser avec le nouvel album avant notre prochain show au Lid Ar Morrigan en juin. Folc Hevi Blec !
English version
1- Can you introduce the band to the French pagan metal audience… when did you start playing pagan metal? What is the meaning of BUCOVINA?
Hi there! Well, long story short, I made the band back in 2000, and then it was named Til Evig Tid Bucovina (Bucovina Forever, in Norwegian); just don’t ask why Norwegian, hahaha. It just seemed closer to what I had in mind back then. After several years we decided it was a good time to ditch the Norwegian part and leave only Bucovina.
Bucovina is the name of a historical region in the north of Romania, where my (and Luparul’s) native town is located. Since then, I moved some 100 miles to the south-east, while Luparul still lives there. Bucovina is a region quite rich in myths and legends, with a strong cultural heritage which we exploit partially, albeit with a very powerful makeover to create a sort of neo-folk music.
2- How come a band like yours doesn’t have a label yet?
Well, the first album was released with a small label which, unbeknownst to us, had in fact ties to the neo-Nazi movement. The moment we realized this we ceased all the deals we had at that time, because we neither sympathize with this ideology, nor do we want to be associated with it in any way, shape or form.
Needless to say, that brief liaison with that label still “haunts” us even today, as in 2019 I had to write an official dismissal for some promoters in Slovakia and the Czech Republic, prior to some shows. However, it’s only dumb people who think we are on the NS side; it’s more than enough to read our lyrics and see there is absolutely nothing of the sort to be found there. Of course, some prefer to stir up the (non-existent) shit and “feel offended” by that brief contact we had with that label. Sane people quickly understand that we haven’t been into this!
As for records companies and labels… it’s a weird story. Over the years, we learned to do a lot of stuff, from building our own studio and gear, learning how to use it and do tracking for albums. We also work in close contact with graphic designers, printing houses, mix and mastering, and we also have a merch factory owned by an old and very good friend. Basically, we can be an independent band, with our sole needs being touring (festivals and so on) and catalogue exposure.
The quality of our merch vastly surpasses 95% of what can be bought in Europe, and trust me, I DO buy merch only to scratch my head seeing the appalling quality… or lack thereof, haha. Happened with merch from bands I like, from grind core to pagan, doom and so on, each and every piece being official merchandise.
That being said, aside touring and catalogues, there is little to nothing a label could offer us; and that’s bad for their business, because most of them want as much bang for the buck as they can get. However, with us owning our studio and gear, not in need of people telling us how to do stuff, running our own deals with CD and vinyl pressing plants, merch design and manufacturing, basically being able to produce everything “in-house”, there is little labels can “milk” from us.
I happened to meet bands who only knew how to perform, some of them could barely speak English, with no effing idea about what’s needed to produce and release an album. It’s them the labels and big record companies prey on, if you wish, not guys like us.
We have been approached by a big name in Europe, but discussions ceased abruptly when I told them what and how we have been doing things during the past 15 years. I guess there was simply not enough for them to win according to their expectations. Music was obviously of a little interest to them; it was only about how profitable signing us would have been.
That’s why we’re not in a hurry to be signed, because we do decently well as it is. Still, I’d like to hear from decent labels, offering us a fair deal. We’re not aiming to be rich, just want to be treated fairly. So yes, we’re open to proposals!
3- Can you tell me a bit more about the album? Why sing in your own language?
Well, it seemed only natural to sing in Romanian. Everyone is singing in English (more or less), but some of the things I wanted to convey were very hard to express in English, so I decided to go this way. Shouldn’t be THAT unusual, as there are many bands who sing in their native language, in many genres of metal.
We did some songs in other languages, each with its own little story, with the most spectacular (and misunderstood) one being, of course, Vinterdoden. You see, many believe Vinterdoden is a Helheim cover; and that might seem credible, as it’s a black metal song. However, listening to Helheim’s Vinterdoden quickly reveals that the two songs have NOTHING in common, hahaha!
In fact, I spoke to Vanargandr, H’heim’s bass player, asking for his permission to use that song’s lyrics and write and altogether different song. He was kind of struck by such a weird request, but was a total gentleman and agreed, hence “our own Vinterdoden”, with lyrics credit officially published. I have no idea if such a feat was ever done before around the world or at least Europe, but I know this is something extremely rare…and interesting.
Other songs in languages other than Romanian are Day Follows Day, Night Follows Night in its single version, mixed and mastered by none other than Mike Wead (King Diamond and Mercyful Fate) and I am honored to be among his buddies, and Stahl Kennt keinen Rost, a song I wrote in German and invited Robse Dahn (then the singer of Equilibrium) to record with us. He even flew to Bucharest in 2019, when we had a single and video release show with 2000 people.
As for the new album, I’d even dare to say it’s an almost eclectic bunch of tracks. Bucovina was never about albums with a linear sound or structure; whoever listens to what we’ve done so far will see (or hear) that our albums are rather heterogenous, and that’s because we write and record those specific songs that come to us naturally. One might be on the epic side, other on the black side, the next one a bit more melancholic side and so on.
It’s the case of Suntem Aici, an album that, in a way, encompasses our feelings and vibe during the pandemic. From epic songs to furious ones, there are so many influences on this album that my head aches when thinking about them. Thrash, punk, classic rock, re-arranged Hungarian folk themes, reggae, pure German heavy metal, and the list goes on.
We didn’t sit in the studio thinking that “this album must go this way or that way”; we only wrote and arranged music as it came to us, making sidenotes for choirs, more elaborate parts and that was it. Go with the flow and make authentic metal. It was more than once when people asked us why our albums were rather on the short side, and the answer was always the same: it simply felt that what we had was all we had to say. It would have been easy to put some two-three extra songs just to have a longer album, but those tracks would have not come from the depths of our hearts. And no, we’re not into the “cannon fodder” movement just to make a lengthier album!
4- How was your album perceived by the press and the public for the moment?
I guess it’s only with THIS album that people begin to understand how we make music and how non-homogenous our songwriting is in fact. I’ve been talking to a lot of guys who only now started to really “chew” and dig deeper into our music, and many of them admitted that Suntem Aici “caught them unawares”.
Its non-linearity makes it a bit hard to digest in the first place, but we are totally happy to experiment and try new things. Even though many stick the “folk metal” badge on Bucovina, we could not be further from what most people understand by this genre, and when they listen to it, conflicting ideas pop in the mind, making things fuzzy.
We’ve never done the overly-abused polka-metal riffs, the pirate sing-along or made excessive use of traditional instruments. We are a heavy metal band with some black and neofolk inserts and our only concern is to release albums that fall along the generic line Bucovina had from the beginning.
It will have to pass some more time for the album to reach more people, and then we’ll have a better picture of what they think about it.
5- What is your « technique » to compose?
Zero. Sometimes the lyrics appear in my head first, accompanied by some tunes, sometimes it’s the other way around. Some songs take forever to finish, as was the case of “Spune tu, vant”, which took me SIX years to finish. After writing the opening part and the first verse, the creativity just stopped, for both music and lyrics. Then, one day, I was on a bus in the city and things started appearing in my mind, so I grabbed my phone and started writing lyrics, while at the same time the melody was flowing, also.
At the opposing end is “Luna preste varfuri”, whose theme I wrote for piano one very drunk night, and then, during the next rehearsal, we finished the song in some 30 minutes. Or “Valea Regelui”, from the latest album, whose main theme dates back to 2007 or 2008, as I was using it as a warm-up exercise.
I guess the most poetic way to describe our songwriting is having an immense amount of puzzle pieces in a large basket, both old and new and even pieces that haven’t been manufactured yet, whilst tossing everything around endlessly. Every now and then, two or more pieces click in together in the right form and songs begin to form.
In a way, it’s almost like the chaos that governs the entire universe. It may seem completely random, but only because there still processes we don’t know about or we can’t understand yet. Nevertheless, things happen, both in the universe and in our music. And this gives us a wonderful feeling of freedom, at least when compared to being forced to put out songs in the “run-of-the-mill” manner.
6- I am amazed by the sound quality! Where was it recorded? Was it the same studio as for the previous album?
Save for the first album, which was recorded in a living room, except the drums, and which retains the very strong “living room” vibe, all our work is being recorded in our own studio. Over the last years we invested quite some money in specific gear while I learned more and more about music recording and production.
Three of our materials were mixed and mastered by Dan Swano in his Unisound studio in Germany, with Septentrion being worked on also in Germany, but by Martin Buchwalter, at Gernhart Studio. After having worked with our friends from Romanian band Dordeduh, who also have their studio in the opposite side of the country, for the “Tariile Vazduhului” single and video, and being very happy with the outcome, we decided to try mixing and mastering in Romania. And the end product is decent to say the least.
We’re already starting preproduction for the upcoming album in our studio, Tara de Sus, and after working on “Suntem Aici” I am quite positive that the new recordings will be stellar. Experience and occasional failures are the best of teachers, at least as valuable as courses and discussions with more skilled guys. What should be said about the guitars on the latest album is that they‘re actual amps, not plugins and presets. Quite more work to be done, but we thoroughly enjoyed doing things this way. So, I can vouch that the new album will sound even better, especially as I and Andrei Jumuga (the mix and master guy in Dordeduh’s Consonance Studio) will work together there for the upcoming mix.
Also, we decided not to partake in the loudness war, so we ended up mastering “Suntem Aici” to -8 LUFS, all in favor of better, “old-school” dynamics instead of silly-loud production. If someone feels like they want to listen to a specific song louder, they can crank up the volume on their speaker, can’t they?
7- How does the public react during your concerts? Where did you shoot?
One of the best, most interesting and weird things about our audience is that it is quite diverse. We have 5 yo fans and we have 65+ yo fans; it’s truly insane to see grandparents, parents and kids showing up to a concert! I never asked myself any questions about this, as I just know that if this is happening, then we must be doing a good thing.
As for the guys in their late teens, 20s and 30s, we always enjoy seeing mosh pits and walls of death, or people singing the lyrics with us on certain songs. I guess our public is just as heterogenous as our music, while being an altogether well-kept-together bunch that enjoys our performance.
As for shooting, I presume you’re talking about the latest video. There is footage from Iasi, our hometown, Bucharest and Brasov, even though there was nothing directed at the time of filming; it just happened. Anyway, we’re currently working on a very neat video for “Ratacitorul”, which should make it this February, I think. Gonna be a blast, with aerial shots in the mountains of Bucovina, solos in the rain at 2 degrees Celsius and all the crazy things that come with filming high in the wilderness. And possibly, another video, most likely for Folc Hevi Blec, I hope a very crazy one!
8- Your cover is superb…why such an effort? Willingness to be different?
There is an old saying in Romanian that sums up everything about our covers: “the eyes see and the heart desires”. If a product doesn’t look its best, chances are sales will be smaller, even though sales aren’t the main concern in our case. We made a nice album and we want it to look nice, as well. It’s easy to make very simple covers, and it’s also much cheaper, but we’re keen on delivering great products with great looks. I want to be proud of my work when I see a CD or a vinyl in my collection, and I want people who bought it to feel the same. Otherwise, it’s more like buying a top-tier Rolls Royce Phantom and having it painted in a camouflage livery, hahaha!
9- Can you describe the Romanian scene? I know Negura Bunget, E-an-na, Bucium, Magica, but do you have other bands to advise us or discover?
There are many interesting bands in Romania, but unfortunately only a handful of them are willing to make the sacrifices needed to take the steps that lie ahead. Recently we made a list of (almost) all the bands we offered support slots in our shows in the past 15 years and they’re more than 40! Sadly, most of them are either disbanded or gig only every now and then and can’t manage to keep up with what being a band actually entails. Hopefully this will change in the future.
You should check out Sur Austru, Dordeduh, Terra Infernal, White Walls, Blacksheep, Dirty Shirt, Clouds to name just a few.
10- Do you know some French pagan metal bands?
I am afraid I only know about Bran Barr, Himinbjorg, Belenos and Stille Volk, despite having believed the latter were German for quite a long time.
11- Is there an anti-religious foundation in the group’s philosophy? Do you feel closer to paganism than monotheistic religions?
Well, I’d say we’re all atheists in Bucovina, each with his own personal experience with a varying degree of potential religious indoctrination during childhood. We strongly believe that morality comes from education, and not religion and that religion is much too often used as a ”shield” to at least try to justify being immoral, inhumane, downright evil, uncompassionate, and a total asshole.
It’s this type of religious excuse that makes us sick and step away from any form of religion. Personally, I believe that the world would be a much nicer place if people would start caring about others and at least not hinder if they can’t actually help other folk. I don’t believe in rituals of any kind, and people who claim THEIR opinion is the absolute truth make me laugh my face off. I don’t have anything against people practicing their own beliefs as long as they don’t try to impose anything on me or the people close to me.
It’s been more than once when I was told “you’re going to hell” only to see the awe on those fuckers’ faces when I replied “mmkay, see you there, because hell is exactly where you’ll end for being such an entitled judge of the entire people”, hahaha!
To sum this chapter, I’ll only add that when I am setting of, with our band’s van and all the guys inside, or on my motorbike, I’ll just tell myself that I hope everyone I meet on the road makes it home safely, like I should. And of course, I try not to be a dick :
12.It’s up to you to conclude…
After having played in France for the first time in 2019 at Cernunnos Pagan Fest and seeing how much the French enjoyed our show, I can only say that you have plenty of time to get familiarized with the new album ahead of our next show at the Lid Ar Morrigan this June. Folc Hevi Blec!